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Rapport de l'homme à la nature

Quel rapport de l'homme à la nature ?

Texte publié pendant le Temps de la Création 2022 dans le cahier d'espérance de Notre-Dame de Pentecôte à la Défense :

En ce Temps de la Création, nous pouvons méditer les récits de la Création.

Dans le premier récit (Gn, chap. 1), l’homme est appelé à « dominer sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toutes les bêtes sauvages et toutes les bestioles qui rampent sur la terre » (Bible de Jérusalem, Gn, 1, 26). On lit plus loin : « soyez fécond, multipliez, emplissez la terre et soumettez-la » (Gn 1, 28). Galilée, père de la science moderne, a instauré une représentation du monde dans laquelle « le livre de l’Univers est écrit en langue mathématique » (l’Essayeur, 1623), modifiant profondément la vision symbolique du monde de l’Antiquité et du Moyen Âge. Dans le Discours de la méthode (1637), Descartes proposait de « nous rendre comme maîtres et possesseurs de la nature ». Mal interprétée, la formule a influencé les penseurs de la société techno-industrielle. L’homme en est arrivé à « tyranniser » la nature (Centesimus annus 37), ce que dénonce le pape François dans l’encyclique Laudato si’, voyant dans la « globalisation du paradigme technocratique » et l'« anthropocentrisme moderne » les causes principales de la crise écologique et sociale (LS 106-114 et LS 115-136).

Est-ce à cela que le Seigneur nous invite ? « dominer » est la traduction du mot hébreu radâ signifiant aussi « prendre soin ». « Soumettre » traduit l’hébreu kabas signifiant « bien gérer » (F. Baudin, la Bible et l’écologie), Il s’agit donc de bien administrer notre maison commune.

Le seconde récit de la Création (Gn, chap. 2-3) est moins sujet à contresens : « L'Éternel Dieu prit l'homme et le plaça dans le jardin d'Éden pour qu'il le cultive et le garde » (Gn 2, 15). Le pape met l’accent sur ce 2e récit dans Laudato si’ : « la relation, harmonieuse à l’origine entre l’être humain et la nature, est devenue conflictuelle » à cause du péché (cf Gn 3, 17-19) (LS 66).

« Nous ne pouvons pas avoir une spiritualité qui oublie le Dieu tout-puissant et créateur. Autrement, nous finirions par adorer d’autres pouvoirs du monde, ou bien nous prendrions la place du Seigneur […]. La meilleure manière de mettre l’être humain à sa place, et de mettre fin à ses prétentions d’être un dominateur absolu de la terre, c’est de proposer la figure d’un Père créateur et unique maître du monde. » (LS 75).